Notre Histoire
1957 - 1967
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La jeunesse
La Compagnie de Prospection Géophysique Française (C.P.G.F.) est créée en 1958 à l'initiative de quatre ingénieurs qui souhaitent développer la géophysique terrestre et ses applications pratiques. Son siège est alors au 13 de la rue Lafayette à Paris.
Une récession de la prospection pétrolière conduit Edmond BOLELLI à créer dès avril 1958 un département de « sub-surface », consacré aux problèmes de l'hydrogéologie et du génie civil. En 1959, les nombreuses recherches en eau de l’après-guerre permettent le démarrage de l’entreprise. En 1962, C.P.G.F. devient une filiale des Travaux Souterrains (COFOR).
Durant cette période, c’est sous l'impulsion d'Edmond BOLELLI, que les Services Régionaux d'Aménagement des Eaux (SRAE) comprennent l'intérêt de la géophysique pour la recherche en eau et font appel à C.P.G.F. pour l'implantation des forages de production d'eau potable. Les techniques électriques constituent en effet une méthode peu onéreuse et fiable pour optimiser l’implantation de captages d’eau et les premières réussites font l’objet de communications scientifiques, notamment au colloque de l’Association Internationale des Hydrogéologues (AIH) en 1962.
L'autre activité de C.P.G.F. est consacrée à la géophysique appliquée au génie civil. Les techniques électriques et sismiques sont utilisées pour l'étude préalable des sites de barrages dès les années 1960. L’expérience acquise dans l'étude des massifs rocheux et la mesure des contraintes par microsismique est sollicitée en 1960 par la commission d'enquête nationale pour étudier les causes de rupture du barrage de Malpasset, suite au drame de 1959.
Les applications en génie civil concernent aussi la recherche de vides qui devient une spécialité de C.P.G.F. sous l’impulsion de Jacques LAKSHMANAN qui se passionne pour la théorie de la gravimétrie et ses applications opérationnelles. Il utilise tout d’abord les méthodes électriques avec des résultats décevants. Les expériences de terrain le conduisent ensuite à développer des techniques plus précises de microgravimétrie dès 1962 (autoroute A6, RN13 à Caen). Il en publie les résultats en 1963 et démontre la fiabilité de la méthode lors de la recherche de Fontis à Sevran par microgravimétrie. Les sondages réalisés sur les anomalies rencontrent effectivement des vides de plusieurs dizaine de mètres cubes liés à la dissolution du gypse ludien.
1968 – 1979
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La crise de jeunesse et la réorganisation
Pour la première fois depuis sa création, C.P.G.F. est confrontée à une baisse de chiffre d'affaire. Un effort commercial est donc décidé en 1967. C'était sans compter sur les évènements de mai 1968 qui voient C.P.G.F. faire face à l'absence de toute activité pendant 4 mois.
Jacques LAKSHMANAN prend alors la direction opérationnelle de l’entreprise et parvient à sauver la Compagnie en s’appuyant sur une organisation en Agences Régionales.
C.P.G.F. se relance en travaillant à la reconnaissance géophysique des aménagements routiers (A51, B41 Genève-Chamonix, Lyon-Genève, voie expresse Salon-Fos, A7 Bruxelles-Mons, E21B Genève-Turin, contournement Avignon-Nîmes), des voies ferrées (RER A de Paris, ligne Paris Nord-Roissy, métro de la Courneuve, TGV sud-est), et des grands aménagements du plan (base spatiale de Kourou, aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, Aérodrome de Lifou-Wanaham en Nouvelle-Calédonie) . Son savoir-faire est reconnu par Electricité de France qui lui demande d’étudier le sous-sol des centrales nucléaires de Bugey II, de Flamanville, de Cruyas-Meysse, de Nogent-sur-Seine, de Tricastin et de Golfech. Les projets de retenues et les barrages sont étudiés pour alimenter Brest, et les barrages sont auscultés par les méthodes sismiques et gravimétriques (barrages du Verdon, de Chambosse, Saint Pierre en Martinique, la Sassière, Chambonchard, le Sauteyt, le Cébron, la Grimaudière, le Gage d'Aveyron, Grangent).
La géophysique appliquée à la recherche en eau reste une activité importante à cette époque en France et se développent dans les milieux fissurés. La compagnie prospecte aussi aux Antilles en recherchant les secteurs aquifères sur la Bouillante (Guadeloupe, Marie Galante). C’est à cette époque que Roman KARPOFF, géologue de la Société Lyonnaise des Eaux et Eclairage, fait appel à C.P.G.F. pour étudier les projets de réalimentation de nappes d’Aubergenville et de Vernouillet, dans l’Ouest Parisien. C.P.G.F. étudie aussi ce qui deviendra le champ captant de Poncée-les-Athées pour l’alimentation en eau potable de Dijon. Les équipes de la Compagnie intègrent dès cette période les méthodes isotopiques dans l'étude des ressources en eau du Jura, des nappes du pied des côtes de Bourgogne (nappe de Dijon sud, Beaune, Nuits-Saint-Georges), et dans les arrivées d'eau de tunnels (Tunnel de la Madeleine en Savoie).
1980 – 1997
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Entre le développement du numérique et les cessions
La compagnie devient filiale à 100% d’INTRAFOR-COFOR en 1980, avant de céder ses parts à une compagnie d’Outre-Manche qui voulait étoffer sa branche environnement : SIMON Engineering. La compagnie fût rattachée à la filiale de géophysique maritime anglaise : HORIZON-EXPLORATION et l’entreprise devient alors CPGF-HORIZON.
En 1987, Yves LEMOINE devient Directeur Générale suite à la décision de Jacques LAKSHMANAN de se consacrer à sa thèse en microgravimétrie, dont les travaux seront honorés en 1991 par une « Honorable Mention » de la Society of exploration geophysic. Cette période fût synonyme d’une nouvelle ouverture à l’international et d’une intense créativité dans le domaine des géosciences sous la direction du binôme Jacques LAKSHMANAN (directeur scientifique et Président d’Honneur) et Yves LEMOINE (directeur général).
Yves LEMOINE fonde le développement de la Compagnie sur l’informatique, avec l’achat des premiers calculateurs VAX de Digital Equipment Corporation. Une intense collaboration en informatique se noue avec ARLAB et l’Université de Cracovie (Professeur J. SZYMANKO). La compagnie contracta aussi des collaborations avec DIGHEM au Canada (prospection héliportée) et EDCON aux Etats-Unis (diagraphie de forages). Ces nouvelles approches sont testées lors de nombreuses prospections et les applications informatiques font de CPGF-HORIZON une entreprise à la pointe du numérique en géosciences.
Au cours de cette période, l’histoire de la compagnie fût durablement marquée par l’aventure archéologique par le biais du mécénat d'EDF. En 1986, débuta ainsi l'aventure égyptienne de CPGF-HORIZON. Missionnée pour étudier la pyramide de Khéops avec les méthodes micro-gravimétriques, la Compagnie démontra l’absence de chambre secrète qui a tant inspiré les romanciers et la Bande Dessinée (Blake & Mortimer, le mystère de la Grande Pyramide). Déception compensée par les résultats acquis. En effet, les défauts de masse mesurés s'organisent selon une géométrie que Huy-Duong Bui, membre de l'Académie des Sciences, appela la spirale de déficit de densité qui apparait selon un canevas régulier à l'intérieur de l'édifice (H.D. Bui, 2011.Imaging the Cheops Pyramid. Springer). Ce résultat donnera plus tard naissance à la théorie de la construction de la pyramide depuis l'intérieur.
Le domaine de l'hydrogéologie se renforce avec l'arrivée d'une nouvelle génération d'hydrogéologues venant des Universités, et qui introduisent des méthodes innovantes pour l'époque (modélisation de nappe, datations des eaux, tomographie électrique dès 1983). En hydrogéologie, la Compagnie développe l’un des premiers logiciels de modélisation numérique aux différences finies sur PC : Hydropol qui deviendra SAGA-HORIZON ®. Dans ce domaine, l'expérience africaine se perpétue. C'est au Sénégal que la Compagnie travaille avec assiduité et passion, comme à Ziguinchor, Louga et Kolda (1986), dans le Ferlo (1987), dans le cap Skirring (1989), dans la région de Kaolak et Fatik (1990). Son expérience est sollicitée dans le contexte volcanique de Djibouti (1987) et jusqu’en Arabie Saoudite dans la région de Haïl (1982) et d'Hal Baha (1983).
1997 – 2005
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L’intégration dans SAFEGE
En 1997, Lyonnaise-des-Eaux reprend une partie du capital de CPGF-HORIZON que détenait encore SIMON, tandis que la branche marine est rachetée par Eagle Geophysical. Lyonnaise confia la direction des agences de la Compagnie à la SAFEGE (Suez-Consulting). L’objectif était d’intégrer les savoirs et les effectifs.
A cette époque, l’essentiel des géologues se trouvait dans le Département Eau et Environnement (DEE) de SAFEGE. Le rattachement à la SAFEGE entraina une forte compression du personnel de CPGF-HORIZON, de l’ordre des 4/5 de l’effectif du siège au Pecq (ALESSANDRELLO dans la revue GEOLOGUES, n°118, Novembre 1998). Les prestations ne sont plus conduites sous le nom commercial de CPGF-HORIZON (ou HORIZONS), car les salariés passent tous sous contrats SAFEGE.
L’équipe Ressource-En-Eau de la SAFEGE (ex DEE) sera confiée à des anciens de CPGF-HORIZON : Emmanuel ALESSANDRELLO, Jean-Marie BATTAREL (1997-2007) et Alain BARAT, (2007- 2018).
2006 – 2017
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Le nouveau départ « Centre-Est »
CPGF-HORIZON aurait dû disparaître comme tant d’entreprises qui ont vécu les fusions-acquisitions à la fin du XXème siècle. C’était sans compter la volonté d’un ancien de la compagnie, qui avait gardé un souvenir nostalgique des années CPGF-HORIZON : Frank LENCLUD. Il proposa à la direction de la SAFEGE de reprendre le nom commercial, les anciens salariés de l’Agence de Villefontaine et une partie des archives sous le sigle de CPGF-HORIZON Centre-Est. Ce fût un nouveau départ pour la Compagnie.
Il développe un savoir-faire dans la prospection géophysique des gisements alluvionnaires et de roches dures, permettant de limiter les onéreuses campagnes de sondages et de carottages. L'expérience de CPGF-HORIZON Centre-Est conduit à conseiller l'emploi de plusieurs méthodes pour la caractérisation de la géométrie des gisements.
Ce sont aussi les politiques de protection de nappes qui permirent de consolider l’activité en hydrogéologie : les périmètres de protection, et surtout, suite au premier Grenelle de l’Environnement de 2007, les études d’aires d’alimentation de captage. La Compagnie avait réalisé l’une des premières études en 1997, pour le champ captant de la Plaine du Saulce qui alimente la ville d’Auxerre, alliant prospection géophysique et hydrogéologique.
Depuis 2017
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La renaissance de la Compagnie
En 2017, pour perpétuer l'histoire de la compagnie pionnière en géosciences, Frank LENCLUD convainc Thierry GAILLARD de reprendre l’activité. Le projet prend corps avec la société VALTERRA-Environnement, dirigée par Jean-Louis CHEMIN, qui avait travaillé avec CPGF-HORIZON dans les années 1990 lorsqu’il dirigeait Organisation et Environnement, alors le plus important bureau d’études en environnement de l’hexagone.
La Compagnie se re-déploie en France avec des agences régionales à AVON (Seine et Marne) en 2018 puis celle de POITIERS (Vienne) en 2019. Elle continue à travailler en Afrique (Tchad, Niger). Elle renoue avec la recherche et le développement en proposant des méthodes innovantes en géosciences (modélisation des transfert de nitrates avec le progiciel CURATE).
L’entreprise a fêté ses 60 ans en 2018...L’histoire continue avec vous.